L’Elément Manquant: lutter contre la corruption au travers des processus de réforme du secteur de la sécurité en Afrique de l’Ouest
Pendant des décennies, la stabilité en Afrique de l’Ouest a été grandement perturbée par les conflits internes, souvent financés par la vente illégale d’armes ou l’extraction illicite de ressources naturelles. Que ce soit au Liberia, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire ou au Mali, au Burkina Faso et au Nigeria, la corruption a souvent conforté ces conflits et est à l’origine de mécontentements à l’égard des dirigeants politiques ainsi que de changements politiques violents.
En ébranlant la confiance du public et en nuisant à l’efficacité des institutions de défense et de sécurité, la corruption a porté atteinte à l’état de droit et a engendré une instabilité prolongée. Concrètement, cela a résulté pour de nombreuses personnes en une dégradation de l’accès aux services de base et a contribué à la création d’environnements propices aux violations des droits de l’homme.
Ce rapport soutient que, étant donné la grande menace que la corruption représente pour la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest, une attention accrue doit être portée aux travaux visant à lutter contre la corruption dans le cadre de la G/RSS. Il analyse le lien entre la corruption et les conflits en Afrique de l’Ouest par rapport à la prévalence des efforts visant à lutter contre la corruption dans les cadres de travail normatifs de la RSS, couramment utilisés en Afrique de l’Ouest, ainsi que dans un échantillon de pays entreprenant une G/RSS.
Par le biais de ce cadre de travail, notre recherche révèle le délaissement des efforts de lutte contre la corruption au profit d’approches de « formation et d’équipement » plus techniques. En conséquence, les structures de gouvernance sous-jacentes restent non affectées et les réseaux de corruption intacts, ce qui représente une occasion manquée d’exploiter les capacités de la G/RSS afin d’entraîner un changement transformateur.
Download Publication as PDF